Comment trouver des idées de roman ? Eh bien par exemple, en écoutant des podcasts !
J’ai raconté ailleurs comment c’est en écoutant un balado rationaliste (hélas plus actif aujourd’hui) que je suis tombée sur l’histoire d’Hélène, mère de Constantin, qui était partie pour Jérusalem à un âge plus qu’avancé pour l’époque et avait découvert de précieuses reliques : « une Indiana Jane du IVe siècle », selon l’expression du narrateur. De quoi frapper l’imagination ! Je ne crois pas aux miracles, mais l’idée de suivre cette extraordinaire vieille dame sur les routes romaines a été le germe qui a donné naissance à un gros roman, Augusta Helena (publié aux Éditions du 81).
Et puis, un peu plus tard, un autre podcast est devenu le catalyseur d’un nouveau projet : Ken And Robin Talk About Stuff, l’émission de deux créateurs de jeux de rôles, Ken Hite et Robin D. Laws, qui partent des jeux eux-mêmes et explorent toute sorte de sujets : histoire, écriture, cinéma, science-fiction, questions militaires… Tout cela avec plus qu’un brin d’humour.
L’un des sujets récurrents sur ce balado concerne l’écriture d’histoires policières : comment par exemple on peut imaginer une série télévisée ou des romans autour d’un personnage récurrent (ou « personnage iconique » pour utiliser la terminologie introduite par Robin D. Laws pour ce genre de personnage qui restent les mêmes d’une aventure à l’autre, à la façon de Sherlock Holmes ou de Miss Marple). Plus amusant encore, et stimulant pour l’imagination, l’une des émissions détaillait des idées de séries policières centrées sur divers personnages tirés de l’histoire, de la littérature ou même de la mythologie. Après tout, on a déjà créé des romans ou séries avec pour détective Aristote, Sigmund Freud ou Magritte… Pourquoi pas Wendy Darling (de Peter Pan) ou le héros Achille ?
J’avais justement terminé un roman sur la Révolution française mais je ne me sentais pas encore de passer à autre chose : les personnages restaient avec moi, me suggérant de nouvelles aventures, de nouveaux épisodes…
Qu’à cela ne tienne ! L’un de ces personnages, secondaire jusque-là, insistait pour s’affranchir et devenir à son tour le héros d’une histoire : Antoine Dargent, que j’avais laissé avec l’esquisse d’une carrière dans la Grande Armée. Mais il y avait assez de blancs dans sa biographie, et assez de facettes à sa personnalité, pour rendre tout à fait faisable de l’envoyer sur une nouvelle trajectoire.
Le résultat, bien sûr, ce fut Du sang sur les dunes, puis Mort d’une Merveilleuse, ma série de romans noirs historiques publiée aux éditions du 81. J’en ai depuis écrit deux autres, et un cinquième est en cours. Pas mal, pour quelques heures à musarder en écoutant des podcasts.